GE, Aéroport de Genève
Règlement d’exploitation, decision CRINEN du 23 mars 2006 /cause no Z-2001-79)
Prise
de position concernant le Rapport de l'
1. Introduction
Ce document est prévu de faire partie intégrante de la position prise par l’ARAG au sujet des propositions de gestion des horaires d’ouverture de l’aéroport de Genève émises par le CRINEN et des observations faites par les ayants droit. Il propose de façon logique et cohérente des règles et des méthodes pour gérer des mouvements d'avions (décollages / atterrissages) en début de matinée et en fin de soirée. Le but de cette proposition est d’améliorer la situation dans son ensemble en décourageant les mouvements trop tardifs, ou parfois même trop tôt, et qui causent de nombreuses nuisances sonores (au-dessus de la moyenne). En aucun cas, elle ne souhaite pénaliser les mouvements qui sont prévus d'une façon raisonnable, qui utilisent des avions modernes et silencieux et qui suivent étroitement les horaires prévus.
La récession économique mondiale de ces 18 mois derniers a causé de grandes difficultés pour les compagnies aériennes. Pour les résidants vivants autour de l'aéroport de Genève, la conséquence a été une diminution importante du nombre de vols de nuit. D’autres raisons expliquent cette réduction : la réduction du nombre de vols réguliers, une plus grande ponctualité induite par la réduction du nombre de vols réguliers et de meilleures techniques de contrôle du trafic aérien. Ce sont les principales raisons qui expliquent de façon significative l’amélioration de cette situation.
À l’instar du monde financier, il est important que la récession terminée, nous ne revenions pas au rythme extraordinaire des vols de nuit qui ont caractérisé les années précédant la crise. En revanche, nous devrions adopter les mesures qui, tout en permettant une croissance raisonnable et justifiée, éviteront certains des aspects fortement inacceptables tels que les mouvements tardifs et très bruyants avec de vieux avions et qui assureront la croissance en prenant compte les intérêts des résidants vivant autour de l'aéroport.
Ce document n'essaye
pas de juger les différentes possibilités de gestions des mouvements (couvre-feu)
envisagées par CRINEN qui devraient être adoptées, ni ne réfute systématiquement
certains des arguments avancés dans divers rapports (EMPA, SH&E et l'
2. Résumé général
Le concept de base
de la proposition s’applique aux avions à réaction qui sont utilisés pour
des vols commerciaux et des vols charter, à tous les avions qui ne sont pas
dans la classe
de bruit d'
Pour les départs
des avions de l'aviation commerciale, qui fait partie de l’aviation générale
(principalement jets d'affaires), la fenêtre opérationnelle quotidienne pour
ces avions de la classe V sera réduite d’une heure le matin et d’une heure le
soir tandis que pour les autres, les classes plus bruyantes, elle sera réduite
de deux heures le matin et de deux heures le soir. En d'autres termes, on attend à ce que l'
Pour tous autres types d’avions, y compris les vols non commerciaux, la réduction sera de deux heures le matin et de deux heures le soir.
On propose
également qu'il y ait une surtaxe de bruit pour les arrivées qui ont lieu dans
la fenêtre de marge de retard (actuellement entre minuit et 00h29) et cela pour
tous les avions. Cette surtaxe de bruit devrait être conséquente afin de
pénaliser vraiment de telles arrivées. De plus, il serait demander à l’
Ensuite, « les
relevés mensuels des nuisances sonores, qui sont envoyés au CCLNTA ainsi qu’à
d’autres intéressés, devraient documenter tous les cas mentionnés ci-dessus
pour lesquels un rapport a été envoyé à l’OFAC. Cela
serait un pas significatif important vis-à-vis de la situation actuelle, où ni
l’OFAC, ni l'
On considère, comme cela a été proposé et convenu il y a quelques années déjà , que la classification des avions par le critère de bruit devrait être remise à jour pour refléter des normes modernes de ces derniers. Ceci aurait pour effet de reclasser certains types d’avions dans des classes inférieures, poussant les compagnies aériennes à utiliser des avions plus silencieux, à changer leurs plages horaires voire même de prendre le risque de repousser ces vols ou tout simplement à les annuler, leurs mouvements étant en dehors de la fenêtre opérationnelle
Afin d'expliquer davantage la proposition, on supposera qu'elle s’applique aux règles courantes et aux directives de l'OFAC. Celles-ci spécifient que pour les atterrissages des avions commerciaux, la fenêtre quotidienne est de 05h à 24h, avec une marge additionnelle de retard de 30 minutes après minuit. Pour les décollages des avions commerciaux, la fenêtre est de 06h à 24h, également avec une marge additionnelle de retard de 30 minutes. Pour les avions non commerciaux, aussi bien que pour les avions à réaction particulièrement bruyants, la fenêtre est de 06h à 22h.
3. Détails de la proposition
Les compagnies aériennes
à but commercial publient des horaires détaillés (deux fois par an à Genève).
À une exception notoire, ces programmes n'incluent
pas des départs après 22h, ni les arrivées après minuit. Ils incluent normalement
le type d'avions que l'opérateur propose d'employer. Naturellement, ces programmes
peuvent être modifiés en cours d’usage. Il est entendu que l'
Des mouvements
isolés et non prévus, effectués soit en vols charter ou soit vols normaux doivent recevoir l’accord de l’
Avec la proposition
ci-dessus, la planification par
Une fois que le
programme est établi selon cette proposition, il faut qu’il soit respecté.. Si
ce n’était pas le cas, sans être le résultat de type exceptionnel et
d’événements imprévus, qui sont laissés au pouvoir de dérogation de l’
La logique derrière
ces restrictions légèrement plus serrées que pour les mouvements commerciaux
dans la catégorie de l’aviation générale, et en particulier dans le cas des
jets d’affaires, est que les résidants autour de l'aéroport peuvent d'une
manière que l’on comprend, être ennuyés très tard dans la soirée, ou voire même
très tôt, par des mouvements d’avions qui peuvent faire le même bruit que de
grands avions commerciaux, mais transportant seulement un nombre restreint de
passages privilégiés. Ce serait une étape importante vers ce que l'
4. Exceptions
Il y a déjà des
exceptions dans les règles et règlements de l’'OFAC,
qui sont inclus dans l’article
39d (Dérogations) sur l'aéronautique d'OFAC de l’« Ordonnance d'infrastructure », accordant notamment
la possibilité à l'
Un cas qui pourrait raisonnablement demander le traitement spécial est le premier et le dernier mouvement de chaque jour, à savoir les vols de Swiss Airlines à destination de Zurich le matin et le retour le soir. Zurich agit en tant que hub par lequel les passagers peuvent transiter, pour un vol de correspondance avec un transfert automatique des bagages.
Il y a quelques
occasions pour lesquelles un opérateur de ligne aérienne peut d'une manière
justifiable, suite à des circonstances exceptionnelles, contester de devoir
payer une surtaxe à cause du bruit. Par exemple, lorsqu'il s'agit de chutes de neige importante telles que pendant
l'hiver de 2009/2010, où l'
5. Mouvements nuisibles
La surveillance faite par le moniteur sonore de mouvements de l’ARAG a révélé qu’un certain nombre d'événements exceptionnels, et fortement dérangeants se sont produits tard, même parfois très tard avec un niveau de bruit inacceptable.
Le plus notable de ces mouvements exceptionnels tardifs a été celui du départ d'un Airbus 340-300 à destination des Îles Maurice. C'est un avion qui, complètement chargé pour un intercontinental vol, ne peut s'élever que très lentement et très bruyamment : les mesures prises prouvent qu’à son décollage de la piste 23 au-dessus du Vernier est généralement le mouvement le plus bruyant du jour. En outre, les mêmes mesures démontrent un retard en moyenne de plus d’une heure sur l’horaire prévu.
Durant l'hiver de 2008/2009, le vol direct à destination des Iles Maurice était programmé le vendredi soir à 18h30. Cependant, durant l'hiver de 2009/2010, ce même vol a été programmé pour arriver à Genève en faisant escale à Francfort, et son départ était prévu à 22h30, deux fois par semaine. Le résultat prévisible a été de nombreux départs avec de grands retards sur l’horaire (souvent après minuit, même parfois bien après la limite de marge de retard de 00h30).
Si la proposition ci-jointe était adoptée, alors ce vol devrait normalement être programmé avant 20h, et la limite pour un départ sans dérogation serait à 22h30. Ceci forcerait Air Mauritius à programmer un vol direct, soit à et de Genève, soit à et de Francfort ou d’ailleurs. Si ce vol était direct d’une autre ville, les passagers de Genève prendraient un vol de transit à cette destination pour reprendre le vol à destination de l’île Maurice: ce vol de transit depuis Genève est normalement le cas pour des vols intercontinentaux.
Un deuxième cas
de mouvement exceptionnel était celui d'un vol
de cargo de fret vers la Chine effectué par un
Boeing 747-400 de la compagnie Jade Cargo International. En dépit de la
description de cet avion sur le site Web de l’
Comme pour le vol d'Air Mauritius, avec cette proposition, il devrait normalement être programmé pour 20h au plus tard, avec une limite de décollage à 22h30 sans dérogation. Cela aurait évidemment été possible, puisque le dernier départ enregistré de ce vol en 2009 était à 13h42, le 11 décembre 2009.
6. L'effet sur des lignes aériennes basées à Genève
Il est normal de vouloir évaluer les effets possibles sur les opérations des compagnies aériennes basées à Genève, puisqu'elles pourraient en être affectées. Actuellement, en février 2010, cela concerne trois compagnies: Baboo, easyJet et Swiss Airlines. En employant les données recueillies par le système d'identification de mouvement de l’ARAG, une évaluation a été faite couvrant toute l'année (2009), les deux premiers mois de 2010 et une semaine en 2010 (du 15-au 21 février 2010). Les détails de cette analyse sont repris dans un document séparé, à partir duquel les remarques suivantes sont extraites.
6.1. Baboo
Baboo a 5 avions basés à Genève : deux turbopropulseurs
6.2. easyJet Suisse
easyJet Suisse utilise actuellement 9 avions basés à Genève, dont 8 sont des Airbus A319, et un Airbus A320 utilisé pour de plus longues distances. Tous sont les avions très modernes de la classe V.
Environ la moitié de ces avions fait trois rotations par jour, l’autre moitié en fait 4 rotations. Ils sont programmés pour être en vol durant 12 heures par jour en moyenne (beaucoup plus que Baboo et Swiss Airlines) et le temps d’escale en moyenne (le temps entre l'arrivée programmée à un aéroport et le départ programmé) est d’un peu plus de 30 minutes.
Environ la moitié de ces avions sont programmés pour un départ entre 06h et 07h, avec l'autre moitié partant dans l'heure suivante. En termes d'arrivées à la fin du jour, presque tous sont programmés entre 22h et 23h, le reste étant avant 22h.
En raison de la volonté commerciale d'easyJet d'avoir tous les avions en vol autant d’heures que possible, avec des temps d’escale très courts entre l'atterrissage et le décollage, la ponctualité des vols d'easyJet laisse bien à désirer. En particulier, le fait qu'environ un tiers des vols de retour d'easyJet, programmé vers 22h30, arrive réellement après 23h00, ce qui est dérangeant. Ainsi, pour réduire de manière significative le nombre de tard, parfois même très en retard, des vols d'easyJet, la compagnie devrait repenser son programme.
6.3. Swiss Airlines
Swiss Airlines semble à l'heure actuelle avoir trois avions basés à Genève : un Airbus 319, un Airbus 320 et un AVRO RJ100. Tous sont dans la classe de bruit V et tous font en général trois rotations par jour. Cependant, en moyenne ils passent moins de 11 heures par jour en l’air et leur temps de rotation est d’environ 45 minutes. Ceci permet le rattrapage de petits retards, de sorte que leur ponctualité est très bonne.
Comme déjà mentionné, le vol LX2818 de Swiss Airlines provenant de Zurich, programmé pour arriver à 23h15, peut être considéré comme un cas spécial. Ce vol a une ponctualité remarquable. Sur la totalité des 356 atterrissages enregistrés en 2009, 37.3% étaient en avance, 48% avec moins de 15 minutes en retard, 9.2% avec un retard de 15 à 30 minutes tard et 2.8% avec un retard de 30 et 45 minutes (c.-à-d. avant minuit). Seulement 6 vols sont arrivés après minuit et seulement un de ces six après 00h30 (le 19 décembre 2009, une soirée perturbée par la météo).
7. Considérations sur l'avenir
On s'attend à ce que les nouveaux avions soient plus efficaces et créeront moins de pollution et moins de bruit. Les compagnies aériennes seraient sûrement encouragées à s’équiper rapidement avec ces nouveaux avions (du moins pour les vols de Genève) si les classifications de bruit étaient revues de façon régulière avec une déclassification des avions plus anciens.
Une nouvelle préoccupation est survenue avec l’annonce de l’intention de construire un nouveau terminal pour les vols longue distance. On peut penser que des avions plus neufs, plus petits et pour des longues distances, ouvriraient quelques nouvelles destinations pour un plus petit nombre de passagers. Cependant, ces plus petits avions transporteront au maximum 200 passagers, plus un chargement complet de carburant. Mais les mesures de bruit actuelles prouvent que, même pour des avions dans la classe V, le bruit au décollage est sensiblement plus grand pour des vols de long-courrier que celui pour les autres vols de courtes distances.
Un autre souci est également la volonté affichée de prévoir des vols pour des destinations asiatiques. Naturellement, en raison des décalages horaires, de tels vols tendent à être programmés aussi tard que possible en soirée (c'est également le cas pour des vols à destination du sud). A Zurich, par exemple, il y a en général 5 départs par soir qui sont programmés entre 22h30 et 23h. Cependant, heureusement pour les résidants vivants autour de l'aéroport de Zurich, leur ponctualité est bonne.!
Par contre à Genève,
comme expliqué, la gestion des vols long-courriers partant tard le soir, en
retard, est tout a fait désastreuse: des avions bruyants et des départs
fréquemment en retard. Cela devrait donc être une priorité de l’
8. Conclusions et résumé
Nous pensons que les propositions ci-dessus auraient un effet bénéfique et contribueraient considérablement à diminuer les nuisances provoquées par les mouvements d'avions tôt ou en retard, en particulier ceux effectués par des avions dans des classes de fort bruit. Cela n’augmenterait pas de façon significative le niveau sonore qui avait lieu en 2009/2010 : au contraire, il pourrait même diminuer.
On pense également que ces propositions ne sont nullement incompatibles avec d’autres propositions pour différentes gestions de l’aéroport qui sont à l'étude par ailleurs.